La France à nouveau sous la menace d’une dégradation de sa note souveraine

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Un mois après Moody’s et Fitch c’est au tour de Standard & Poor's de rendre son verdict sur les finances publiques de la France. L’agence pourrait être moins clémente que ses deux concurrentes américaines. Fin avril, les deux agences ont conservé son double A à la France. Une très bonne note, identique à celle attribuée en décembre 2023 par Standard & Poor's. Mais elle l’a assortie d’une perspective négative qu’elle a promis d’appliquer si les conditions qu'elle a précisées noir sur blanc ne sont pas réunies. L’agence attend notamment une réduction du déficit débouchant sur la baisse du ratio dette-PIB. Or le déficit public français se creuse. Contrairement à l'engagement pris par Bercy, il a largement dépassé les 5% l’an dernier. L’objectif du ministre des Finances est de repasser sous la barre des 3% en 2027. Un objectif jugé peu crédible par le FMI. L’agence américaine a donc au moins une bonne raison d’abaisser la note de la France. Quant à la dette, son poids par rapport au PIB a légèrement reculé, le radio est aujourd’hui de 110%.À lire aussiL'agence de notation Standard & Poor's maintient la note de la France à «AA»Vers un engrenage mortifèreLa décision de Standar & Poors est redoutée d’abord parce que l’agence est la plus écoutée par les marchés, et donc la plus menaçante pour les emprunteurs. Une dégradation de la note peut déclencher un engrenage mortifère pour les finances publiques : la fuite des investisseurs et donc la hausse des taux d'intérêt. Par conséquent, la charge de la dette s'alourdit. En 2023, la France a dépensé 50 milliards d'euros pour le service de sa dette, selon Fipeco. Ce poste va gonfler dans les prochaines années. En 2027, il dépassera 70 milliards selon les prévisions de Bercy. À titre de comparaison, le budget de la défense est cette année inférieur au service de la dette.Les atouts de la FranceQuand le service de la dette augmente, c’est donc de l’argent en moins pour des missions essentielles de l'État. Et des coupes sombres en perspective dans les dépenses pour réduire l'endettement excessif. Un scénario assez effrayant, mais jugé peu probable. Cela fait 50 ans que la France creuse sa dette et vit au-dessus de ses moyens en restant épargnée par une crise de la dette. Aujourd'hui, elle est encore mieux notée que le Portugal, le pays devenu le plus vertueux de la zone euro. Ce qui fait la différence, c’est d’abord la solidité et la diversité de son économie, soulignée par les trois agences. Ensuite, les réformes structurelles entreprises par le président Macron, comme celle de l'indemnisation du chômage qui est en cours. Des réformes saluées par les agences. On verra ce soir si ces atouts sont jugés suffisants pour retenir la main de Standard & Poor's. En cas de dégradation, l'envolée des taux n'est pas non plus une fatalité. Car la France dispose d'un solide matelas d'épargne qui rassure les investisseurs. La dette de l'État dépasse maintenant les 3 000 milliards d’euros, mais les actifs des ménages sont au moins six fois supérieurs. Pas vraiment la situation d’un pays en déroute.À lire aussiDette: Fitch abaisse la note de la France d'un cran, à «AA-»

La France à nouveau sous la menace d’une dégradation de sa note souveraine

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Pourquoi le baril de pétrole n’a pas flambé malgré la menace de guerre
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